La voie de production la plus efficace de la matière grasse et de la matière protéique dans le lait passe par la synthèse des protéines microbiennes et des Acides Gras Volatils – AGV- dans le rumen.
« Faites travailler efficacement le rumen de vos vaches avant d’apporter de la matière grasse et des acides aminés dans la ration.
Et pour ça, il faut d’abord mieux valoriser les fourrages de l’exploitation » rappelle Julien Gaultier, responsable technique nutrition ruminants Terrena.
La source de matière grasse la plus économique c’est celle que la vache fabrique elle-même.

La matière grasse du lait est produite à partir de l’une des deux sources suivantes :
Des acides gras synthétisés dans la mamelle, qui ont généralement 16 atomes de carbone ou moins, et qui proviennent des acides gras volatils – acétate et butyrate – produits par fermentation dans le rumen.
Des acides gras « préformés », généralement avec 16 atomes de carbone ou plus, qui proviennent directement de l’alimentation des animaux.
Le pH du rumen a une grande influence sur la production de matière grasse dans le lait.
« Un pH du rumen bas n’est pas souhaitable, car il oriente les acides gras à subir une bio hydrogénation alternative. »

La bio hydrogénation – le processus par lequel les microbes du rumen convertissent les acides gras insaturés en acides gras saturés – est un processus normal dans le rumen. Mais lorsque le pH du rumen est bas, même pendant de courtes périodes, la biohydrogénation suit une voie alternative et produit des intermédiaires de bio hydrogénation.
Une fois captés par la mamelle, ces intermédiaires inhibent la synthèse de matière grasse et font chuter le TB.
« C’est souvent ce qui se passe lors de la mise à l’herbe, ce qui explique cette chute de TB » ajoute Julien Gaultier.
« Il faut maintenir le pH ruminal stable sur 24H et éviter les fluctuations dans la journée avec une distribution adaptée. »
La stabilité du pH dans le rumen et l’apport de minéraux (Mg, Ca, P) sont nécessaires pour permettre un bon développement microbien et donc de bonnes fermentations.

Matière protéique : laissez le rumen faire le gros du travail.
Les protéines du lait ont également deux principales sources de production :
La protéine microbienne qui est synthétisée dans le rumen par des microbes ;
Les protéines alimentaires « by pass » et les acides aminés protégés apportés par la ration.

Julien Gaultier déclare :
« La source de protéines la moins chère et la meilleure avec laquelle nourrir vos vaches est en fait l’amidon. »

En effet, l’amidon est utilisé comme énergie par les microbes du rumen, ce qui les amène à synthétiser davantage de protéines microbiennes. Les protéines microbiennes ont un profil en acides aminés quasi idéal pour la synthèse de matière protéique dans le lait et constituent une source de protéines de haute qualité pour la vache. « 50 à 60% des acides aminés essentiels digestibles proviennent des bactéries du rumen. »
C’est la protéine la plus économique de la ration puisqu’elle est produite par la vache elle-même et elle traduit le bon équilibre ruminal.
Il a poursuivi en expliquant qu’atteindre l’équilibre dans le rumen entre les glucides ruminaux et les protéines ruminales stimulera la croissance microbienne et maximisera la synthèse des protéines microbiennes.